Prière amérindienne
lors d'un décès
Si je suis le premier (ère) à décédé (es). Que le deuil n'obscurcisse pas
longtemps ton ciel.
Que ton chagrin soit courageux mais discret. Il y a eu un changement mais pas un départ. La mort fait partie de la vie.
Et les défunts ne cessent de vivre dans les vivants.
Toutes les richesses cueillies au cours de notre voyage. Les moments de partage, les mystères explorés ensemble. Les stages d'intimité sans cesse accumulées. Ce qui nous
a fait rire ou pleurer, ou chanter. La joie de la neige sous le soleil et l'éclosion du printemps. Le savoir… Chacun donnant et chacun recevant. Autant de fleurs qui ne flétrissent pas.
Pas plus que les arbres ne tombent et ne s'écroulent. Que même les pierres… Car même les pierres, ne peuvent
résister au vent et à la pluie.
Et avec le temps, même les cimes de la montagne
majestueuse. Sont réduites à du sable. Ce
que nous étions, nous le sommes encore.
Ce que nous avions, nous l'avons encore.
Tout notre passé conjoint demeure impérissablement présent.
Alors, quand tu marcheras dans les bois. Comme nous l'avons déjà fait ensemble.
Tu chercheras en vain la tache de mon ombre à tes côtés. Et
tu t'arreteras au sommet de la colline. Comme nous l'avons toujours fait, pour contempler
la plaine. Et tu remarqueras quelque chose, tout en cherchant.
Comme d'habitude, ma main qui n'est plus là. Et si tu te
sens envahie par le chagrin. Ne bouge pas, ferme les yeux, écoute mes pas dans ton
cœur.
Je ne t'ai pas quitté, je marche tout simplement dans ton cœur
!
|